Ahriman

"Join the Dark Side...We Have Puppies!"

Du feu. La souffrance. Une lame que se retire de ma chair pour trente qui s'enfoncent. Le souffre est tout ce que je sens. Ma peau brûle. La souffrance. La mort. Le désespoir. Se sont mes seuls amis. Amis? Non. Je n'ai aucun ami. Je ne peux pas avoir d'ami. Pas dans ma condition. Parce que je suis... Je suis...

J'ouvre les yeux en sursaut. Des yeux d'une blancheur démoniaque. Sans pupille, ni iris. Pendant quelques secondes seulement, quelques secondes où je suis toujours dans les brumes de mon rêve, je sais qui je suis, réellement. Mais bientôt, les brumes s'évaporent, mes yeux reprennent leur apparence normal et je recommence à respirer. Encore ce même cauchemar. Toujours ce même cauchemar. Comme à chaque jour, d'aussi loin que je me rappelle. Et je m'en rappelle pas beaucoup. Je me suis juste réveillé un jour, j'avais une vingtaine d'années et je ne me rappelais que de mon nom : Ahriman. Marianne, la femme que j'ai épousé, m'a trouvé et pris soin de moi alors que j'étais au plus mal. Elle et son groupe de gitan. Puis, nous nous somme marié quelques années plus tard. Un beau mariage gitan. Et finalement, nous avons cessé notre errance et installé en France où nous avons acheté une maison et avons eu deux beaux enfants. Toujours couché dans mon lit, je tourne la tête vers mon épouse. Elle est si belle alors qu'elle est encore endormie. Elle ouvre aussi subitement les yeux que moi et me sourie avec douceur. Je lui rends son sourire avant de la serrer dans mes bras. Nous sommes dans un siècle sombre. La peste noire fait des ravages partout dans le monde. Et même si la plupart des hommes rabaisse les femmes, jamais je ne le ferais avec la mienne. Nous sommes tous égaux sous le regard de... de celui qui vit là-haut. Oublions ça. Je voudrais rester auprès d'elle, mais je dois aller au travail. Je dois débarrasser le monde des créatures horribles qui exploitent les hommes. Je me lève lentement en repensant à une de mes dernières chasses. Une sorcière qui sévissent de plus en plus dans le monde. Elle m'a maudit pour l'avoir tué... Elle m'a dit que je deviendrais fou jusqu'à perdre tout ce qui m'ai cher, mais je ne l'a crois pas. Une sorcière ne peut plus rien quand elle est morte... Non? Quoiqu'il en soit, je commence à perdre la tête... J'entends des voix. Des voix qui me disent de tuer, de violer, de détruire. J'y ai déjà succombé par de nombreuses occasions. Mais, ces temps-ci, c'est de pire en pire... Les voix me disent de m'en prendre à ma famille. Ma femme, mon fils... Ma petite fille qui est si douce et si calme. Je résiste depuis des semaines, mais je faiblie de jour en jour. Entre mes cauchemars et les voix, je n'ai pas une seconde de répits. Et c'est alors que j'enfile mes bottes, elles reprennent avec plus d'insistance qu'avant. Tue-les. Ça se répète à l'infinis dans ma tête. La voix de la sorcière et sa malédiction. Je pars sans un mot à Marianne, craignant de perdre le contrôle. J'aurais dû lui dire à quel point je l'aime...

La nuit est noir. Le ciel est noir. Des nuages noirs gouvernent le ciel... et mon cœur. J'ai une arme à la main. Une longue dague poisseuse de sang. J'ai tué deux enfants sur mon chemin du retour et maintenant je suis devant ma maison et je suis incapable de m'empêcher d'avancer vers la porte. J'entre dans la maison et monte à l'étage, où les enfants dorment. Et je les égorge. Ils ne sentent rien. S'endorment pour l'éternité sans souffrance. Leur sang me salie les mains et même le visage. J'agis comme un automate. Je me dirige vers notre chambre à Marianne et moi. Elle dort à cette heure. Mais pas aujourd'hui. Elle m'a entendu. Elle me vois pleine de sang et le couteau à la main. Elle pleure en silence. Et je vois autre chose dans ses yeux. De la... déception? Je ne serais dire dans mon état. Tout ce que je vois c'est la giclé de sang qui s'échappe de son artère perforée. Puis, je retrouve ma liberté de mouvement. La malédiction a été accompli. J'ai perdu ce qui m'étais le plus cher, ma famille. Je pousse un hurlement de rage. La rage du désespoir. Je me cogne avec violence la tête contre un mur. Je suis... Je me cogne de nouveau la tête, les larmes brouillant ma vue. Je suis... Je me cogne si fort cette dois que du sang coule de mon front. Je suis un... Je fixe le trou que j'ai fait dans le mur à force de me cogner. Je dodeline de la tête, incapable de faire autre chose. Je sens du souffre. Mes amis sont la souffrance, la mort et le désespoir. Je suis un dé...

-Démon, je te croyais différent. Je me suis trompée.

Tout me reviens. Je sais qui je suis. Ce que je suis. Je suis un démon. Je suis Ahriman. Je revois clairement une cage et un bras qui se tend vers moi. Qui me dit que je serais fort grâce à lui. Que je saurais tout. Il me suffit de souffrir un peu, juste une centaine d'années humaines et je serai plus puissant. J'ai dit oui et démon je suis devenu. Je suis un démon. Tout en si clair maintenant. Je me rappelle de tout. Je tourne la tête vers Marianne. Elle est en vie. Mais surtout indemne. Et une autre chose encore, que je n'avais jamais fait attention dans mon amnésie. Elle a des ailes et une auréole. Elle est un ange Et je l'aime. Les larmes cessent lentement et un sourire désolé s'installe sur mon visage. Mes yeux virent au blanc puis je disparait sous forme d'une fumée blanche. C'est la dernière fois que j'ai vu Marianne. Et encore aujourd'hui j'espère qu'un jour je vais la revoir et nous pourrons de nouveau s'aimer sans contrainte...

Depuis cette nuit horrible, je me cache derrière un mur d'orgueil et de sadisme. Je me suis rappelé ce qu'était un vrai démon et j'agis comme tel maintenant. Je fais des contrats qui me sont toujours favorable. Mais surtout, j'élève des chiens de l'enfer que j'ai personnellement développé en enfer, pendant mes rares pauses de torture d'âme humaine. Je me suis aussi vengé sur la sorcière qui a détruit ma vie. Je l'ai torturé longuement et quand elle est devenue une démone je l'ai de nouveau tué. Pour toujours cette fois. Maintenant que vous savez le plus important de mon histoire, qu'allez-vous faire? Me tuer? Me prendre en pitié? Faites ce que vous voulez, moi, personnellement, je vais vous traîner en enfer pour vous torturer.